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En "Résonance"
Biennale de Lyon
Jean-Christophe De Clercq
"Conversations"
 

Brann Renaud
Elsa Cha, Claire Poisson, Brann Renaud, Cédric Geney, Anastassia Bordeau
La figuration narrative/Histoire de voir

Né en 1965 d’une exposition organisée par le critique Gérald Gassiot-Talabot, le groupe des artistes, rassemblés sous la banière de la Figuration narrative, auraient sans doute aujourd’hui des difficultés à “prétexter” ses choix d’alors. N’étaient-ce pour ces raisons, le projet de Gérald Gassiot-Talabot n’est plus concevable aujourd’hui. Intitulée “UNE FIGURATION NARRATIVE PLUS QUE JAMAIS CRITIQUE”, l’exposition qu’organise Aponia souhaite engager à sa manière le débat d’un investissement renouvelé de certains artistes figuratifs pour une confrontation visuelle narrative de la création artistique avec le monde environnant. Le choix des oeuvres entend apporter un début de réponse au signifié “anti-abstrait” particulier propre à la matière même de leur travail.
Après la chute du mur de Berlin en 1974, et d’une toute autre façon après celle des tours du World Trade Center en septembre 2001, que peut-il rester d’un usage politiquement militant ou citoyen de l’art ?
Indéfiniment répétés par toutes les télévisions du monde, les deux événements ont frappé les esprits. Il ne reste rien d’équitablement comparable aux antagonismes droite-gauche qui animaient les débats idéologiques.En même temps, les pratiques artistiques plus éparses que jamais, faute d’avant-garde, faute peut-être de théories générales ou d’approches critiques ; alors, l’art, individualisé à l’extrême, ne semble s’appuyer que sur le renouvellement de ses succès commerciaux. Quel contenu donner à la peinture figurative et quel sens cela peut-il avoir d’associer l’actualité à l’art ? Les repères comme les ordres idéologiques étant, on l’a dit, tombés, il n’en reste pas moins qu’un art figuratif à la fois narratif imprégné d’actualité, et presque illustratif existe à nouveau. Des artistes (Martin Parr, Andréas Gurski, Valérie Jouve...) que l’abstraction émeut peu, ou que le matérialisme des représentations ne paraît pas impressionner manient de nouveau l’objectivité et l’aura des images de presse ou des médias audio-visuels du point de vue privilégié de leur lecture. De sorte que malgré leurs différences stylistiques, la photographie documentaire retouchée ou non, seule ou en série, parce qu’elle dénote ses sujets jusqu’à l’inexpression, est à certains égards plus qu’un reflet des tendances artistiques du moment. On peut aussi noter que les moyens du collage, de l’aplat et de l’anamorphose très exploités à l’origine sont à nouveau prisés même s’ils ne donnent pas à l’oeuvre une allure d’affiche ou de placard ; et ils pourraient appartenir à un effet de style aussi “néo-quelque chose” que la Transavant-garde, la Bad painting ou la Figuration libre, par rapport à une tendance générale des expressionnismes à s’appuyer sur une manière personnelle plutôt que sur un contenu.
L’usage est également fréquent que les mêmes artistes empruntent au cinéma ou aux récits en images des dispositifs plastiques qu’ils estiment aussi efficaces qu’intéressants. S’il n’y a plus d’engagement directement militant, et que les oeuvres semblent moins ostensiblement pétries d’idéologies, l’image du monde et la relation critique de l’art à la société restent tout de même pour de jeunes artistes des sujets de friction suffisants pour préférer à l’expression individuelle un rôle de passeur d’idées et de “spectateur engagé”. Ils pratiquent dès lors la retouche et l’arrangement visuels comme un devoir qui, toutes choses égales cependant avec le fil conducteur de Gassiot-Talabot, se définit encore comme un art dont la froideur esthétique convenue rappelle lucidement les reflets d’un monde qui porte peu au rêve.
Alain Bouaziz, 2006

APONIA
67, rue Saint Pierre
43150 Le Monastier sur Gazeille

06 20 49 36 90

Contact : aponia@wanadoo.fr
www.aponia.fr
 

Vendredi, samedi et dimanche de 15h à 18h (en Période d'exposition)
Sur RDV pour les groupes scolaires également les autres jours

L'église Saint Jean et le 67, rue Saint Pierre sont accessibles
aux personnes à mobilité réduite

Entrée libre et gratuite