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En "Résonance"
Biennale de Lyon
Jean-Christophe De Clercq
"Conversations"
 

Gisèle Bonin, Jérémy Faivre, Armel Jullien
Gisèle Bonin, Jérémy Faivre, Armel Jullien
Les bruits du pli

Pli du temps, marque du temps,
pli du paysage et des surfaces,
pli de l’espace, espaces du pli,
pli d’où laisser advenir.

« L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces laps d’espace. Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le réinventer (…), mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, mais opacité : une forme de cécité, une manière d’anesthésie. » Georges Perec, Espèce d’espaces, 1974

Dans l’église Saint Jean du Monastier sur Gazeille sera présentée une sélection d’œuvres provenant de trois artistes aux écritures toutes trois différentes. Le croisement de ces œuvres sera l’occasion d'ouvrir à une pensée de l’espace, ou plutôt des espaces que nous pratiquons et que nous éprouvons. Une invitation à interroger les manières dont ces espaces peuvent agir sur, par et en nous. De quelle nature sont ces espaces pluriels ? où ça se plie, où se déplie ?
Surfaces, paysages et corps, superposés, courbés, fragmentés. Écrits, extraits ou assemblés ; espaces impossibles d’où émerge dans l’éclat du chaos, entre fin et devenir, un lieu où habiter. Julie Gagne - commissaire

Gisèle Bonin
« De l’outil vient, advient et vit l’image. Et inversement. C’est une interdépendance essentielle et primordiale… Vitale.
De la sanguine et du graphite, compacts ou poudreux, naît et grandit le fragment: cette cassure, cette faille dans nos faux présents, car lacunaires, leurres d'une totalité et d’une vérité improbables. Ces bouts de soi passés mais bien là, qui font, incarnent et constituent l’histoire de chacun, sa densité toute humaine et fragile, son épaisseur intime et
temporelle: ils répondent et correspondent à celles du dessin même. D’où le temps d’exécution de chaque pièce, son étirement maximal jusqu’à l’épuisement du sujet autant que du corps à l'oeuvre... à l'atelier, au bout des doigts comme en tête. Là où “figurer”, “représenter” le corps, en s’éloignant de la tentation du portrait ou de la narration,signifierait, littéralement, rendre présent: l’être et sa désolation, son effroi et sa tendresse, sa fureur et sa douceur...la peau de ses secrets. Pour que, peut-être, ils se constituent en un volume d’intimité pour le regardeur comme pour moi, qu’ils deviennent palpables à l'oeil… » Gisèle Bonin

Jérémy Faivre
Jérémy Faivre crée des installations numériques à partir de programmes informatiques qu’il conçoit de toutes pièces. Son approche est minimaliste, aussi bien dans la forme visuelle et sonore de ses créations que dans son mode opératoire. Il fabrique ses propres programmes et son point de départ est très souvent le code source.
Les installations qu’il conçoit s’amusent à reproduire le vivant sous des formes numériques et primitives. Des entités autonomes prennent forme, s’expriment par l’intermédiaire d’écrans, d’enceintes et invitent le public, non pas à les contrôler comme des logiciels utilitaires, mais à les accepter en tant qu’individus, parfois ouverts à la conversation, ou simplement à l’observation de leur condition.
Jérémy Faivre utilise les langages de programmation comme principal medium d’expression. Il les pratique quotidiennement depuis une quinzaine d’années pour créer des installations numériques, des logiciels, des sites web, des applications mobiles et des jeux vidéo. Il vit et travaille à Paris. Alain Christian Barret

Armel Jullien
«  La figuration réaliste fut jusqu’à l’aube du xxème siècle l’unique mode pictural abordé, malgré bien des avatars et des tentatives de détournement. Les grands spasmes que connut le discours artistique durant le récent siècle dernier semblaient la condamner presque irrémédiablement, mais elle a survécu au gré des tempêtes, symbolique, déformée, parfois presque vidée de tout contenu. Dès lors, l’image réaliste envahit notre quotidien dans sa banalité la plus objective. C’est pour cela que la démarche d’Armel Jullien est complètement inscrite dans ce temps. Les cadrages, les portraits, les objets sont ceux de son environnement journalier. Mais ses peintures, au-delà de leur premier degré photographique, sont une poétisation de ce quotidien. Il a la faculté extrême de nous faire passer au-delà du miroir, et d’envisager alors tout un univers onirique où l’on puise autant dans le passé que dans le merveilleux. Une sorte de rêve éveillé, en quelque sorte. Avec une technique bien affinée, un regard de tendresse, alliant magistralement capacité poétique et réflexion graphique il poursuit son rêve pictural où il magnifie tous les éléments et les personnages de son entourage rural. L’on pénètre dans l’image, on se l’approprie, elle nous renvoie à nos propres références quotidiennes, dans la perspective d’un nouveau système de références certes plus psychanalytiques. C’est cette force là et cette simplicité qui font de l’art d’Armel Jullien un cheminement émotionnel indispensable. » André Liatard  – Conservateur du musée Faure, Aix-les-Bains.

en Images

APONIA
67, rue Saint Pierre
43150 Le Monastier sur Gazeille

06 20 49 36 90

Contact : aponia@wanadoo.fr
www.aponia.fr
 

Vendredi, samedi et dimanche de 15h à 18h (en Période d'exposition)
Sur RDV pour les groupes scolaires également les autres jours

L'église Saint Jean et le 67, rue Saint Pierre sont accessibles
aux personnes à mobilité réduite

Entrée libre et gratuite