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"Retour aux sources"
Jeanne ANDRE/
Victor CADORET
16 mai à partir de 18h
NUIT des MUSEES
le 17 mai - 22h


 

ANDRE Jeanne / Aponia 2025
Jeanne André - Victor Cadoret
"Retour aux sources" - Une abstraction sensible au monde

Retour aux sources - Une abstraction sensible au monde

Texte : Anna Rémuzon

Recommencer au début, revenir à l’essentiel… prendre le temps de reconsidérer notre point de vue. Il y a dans le retour aux sources une forme de trajectoire entre l’origine et son devenir. Ici, chez Aponia, ce voyage à rebours prend la forme d’un dialogue entre deux artistes : Jeanne André et Victor Cadoret… deux abstractions pour deux visions du monde. 

Le sensible… cette condition humaine qui naît de la confrontation du corps au monde qui nous entoure est, en soi, une expérience des plus abstraites au quotidien. Comme l’écrivait Merleau-Ponty, “qualité, lumière, couleur, profondeur, qui sont là-bas devant nous, n'y sont que parce qu'elles éveillent un écho dans notre corps, qu'il leur fait accueil”. Cet écho est une sensation qui peut naître de la perception du monde tel qu’il est… réaliste… mais encore plus de son abstraction. L’abstraction n’est qu’un autre point de vue porté sur le monde… ce qui n’est plus à taille humaine ou conjugué à la première personne. L’infiniment petit et l’infiniment grand, le geste et la distance, transforment notre regard sur le monde et… par ricochet… sur notre propre corps… “l’être-au-monde”. En ce sens, l’abstraction est un véhicule et un instrument du retour aux sources. 

Chez Jeanne André, il faut retourner aux sources de ses abstractions… le figuratif. Représenter d’abord le corps et la nature de manière hyperréaliste… rivaliser avec la photographie comme une capture intacte du réel… puis, progressivement, s’abstraire… se recentrer sur l’essence même des choses voire retomber en enfance. Partir à la dérive. Plus que le corps ou la chose… se concentrer sur l’énergie du geste et y trouver quelque chose d’encore plus profond que le réel tel qu’il se présente de lui-même à nos yeux. Il faut chercher sous la surface ce qui n’est pas visible immédiatement, ce qui se traduit seulement dans l’action… à travers le geste et la matière… comme on cherche une source souterraine : l’authentique. Dans les œuvres de Jeanne André, les tonalités sont douces et les formes bienveillantes. Il y a une abstraction charnelle et végétale, multimédias, qui nous suggère tout sans rien nous imposer… comme une paréidolie ou un jeu d’enfant. On y prend part comme on prend part à une méditation… une abstraction pure et une pure abstraction.

Quant à Victor Cadoret, il renverse audacieusement le rapport entre l’homme, le réel et le virtuel. Alors que le monde se virtualise, se digitalise jusqu’aux données les plus personnelles… dévore les images et la réalité ; les œuvres de Victor Cadoret amorcent une “réalisation du virtuel”... un retour aux sources. A contre courant ou précurseur, plutôt que de tout convertir en programmes et algorithmes, il s’inspire de cet univers digital pour l’abstraire et l’extraire. La toile remplace l’écran et devient le support d’une esthétique singulière qui mêle peinture et graphisme numérique. Il faut laisser le regard se perdre dans les apparitions et les disparitions, dans les reliefs et les aspérités. Il faut laisser le regard se tromper, s’illusionner et s’hypnotiser dans les surfaces pixellisées et les géométries parfaites et imparfaites. A un certain point, la contemplation discerne l’erreur et la déperdition de l’information vient révéler ce qui reste… une chute à travers l’écran comme à travers l’espace… le vertige de l’infini… ses nébuleuses et ses constellations. La toile n’est plus une limite mais un instant suspendu… une fenêtre ouverte sur une autre dimension.

Il faut assez peu à l'œil pour voir beaucoup… et s’abstraire en tant qu’artiste et en tant que spectateur c’est aussi se donner une plus grande liberté dans son rapport à la réalité… une existence plus onirique et moins littérale… une expérience originelle et sensible au monde.

APONIA
67, rue Saint Pierre
43150 Le Monastier sur Gazeille

06 20 49 36 90

Contact : aponia@wanadoo.fr
www.aponia.fr
 

Vendredi, samedi et dimanche de 15h à 18h (en Période d'exposition)
Sur RDV pour les groupes scolaires également les autres jours

L'église Saint Jean et le 67, rue Saint Pierre sont accessibles
aux personnes à mobilité réduite

Entrée libre et gratuite