Tel est le double signe sous lequel le centre Aponia projette d’organiser une exposition artistique dans le courant de l’année 2005. Il est toutefois permis de s’interroger sur les limites que ses animateurs accordent à la fonction du “et” de leur titre : lien, écart ou coordination ? Plutôt que les opposer, ils ont péremptoirement pris le parti de les nuancer l’un l’autre à travers une série d’oeuvres réalistes.
En marge de ce qu’imiter prône, on peut tenter de dresser une sorte de liste exhaustive de ce que dans le doute, on re-mesure. On réévalue une échelle de grandeur, une silhouette, un regard inhabituel, un décollage irréaliste, une teinte symbolique, de l’hésitation, ou au contraire, un style “irremplaçable”, voire, métaphysiquement parlant : une apparence.
Symétriquement, définir une proposition plastique par une hypothèse ne consiste-t-il pas à énoncer une tautologie ? Car si une hypothèse définit presque par nature un doute scientifique ou philosophique, pour un artiste attelé à la création de son oeuvre (il faut l’imaginer toujours travaillant un peu dans la perspective d’”un regard autre” (Michel Tapié)) cela revient à imaginer pour toute image qu’il “fait”, que c’est à quelque chose de plus que la reproduction d’un modèle qu’il la doit, pour une sculpture, d’avantage qu’un objet sur un socle, pour une oeuvre vidéo ou pour un film, autre chose qu’un récit en image, et par comparaison au temps ralenti d’une image “lentement stabilisée” (Fresnault Deruelle), autre chose qu’une fin, même provisoire. A moins qu’en tant que plasticiens, donc un peu plus que peintre, sculpteur, dessinateur, performeur ou installateur, (d’un mot, davantage qu’un technicien…) certains proposent des objets d’origine artistiquement incertaine : un détournement, une abstraction partielle, une errance technique, une appropriation “élective” (Breton, Duchamp, Meret Oppennheim).
On l’a dit, un doute existe quand une oeuvre quitte ou élargit le champ de l’art (voir de son art). Il y a une aporie concernant sa valeur d’oeuvre. L’étrangeté de sa situation inquiète (Freud), ou déstabilise (Debord), elle échappe au jugement en tant que réponse d’auteur (Restany). Comme s’il avait la force de sortir d’un sillage, le “et” entre doute et hypothèse a pour objet de relier des opportunités de sens davantage dans l’ombre qu’en pleine lumière Le projet d’exposition d’Aponia est un appel à diverger par la création de postures à la limite de l’entendement. On songe à des écritures délibérement teigneuses, des styles divergeants, un art, à la lettre : brut. Il faudra risquer poétiquement.
Alain Bouaziz, 2005
Fondé en 2002 par Tania Mouraud avec le soutien de René Maes, directeur de l'ERSEP (Ecole supérieure d'art) de Tourcoing, le groupe UNITE DE PRODUCTION réunit six plasticiens d'origines diverses.
Le groupe empile différentes strates de sons dans l'improvisation totale, mélangeant allègrement les connivences avec Dubuffet, Zorn, la pop, le minimalisme, le klez, la world, les sons instrumentaux, la voix du débutant, les séries télé, le JT, la musique savante etc... La performance, le être-ensemble sans hiérarchie sont la clé de cette rencontre.
APONIA
67, rue Saint Pierre
43150 Le Monastier sur Gazeille
06 20 49 36 90
Contact : aponia@wanadoo.fr
www.aponia.fr
Vendredi, samedi et dimanche de 15h à 18h (en Période d'exposition)
Sur RDV pour les groupes scolaires également les autres jours
L'église Saint Jean et le 67, rue Saint Pierre sont accessibles
aux personnes à mobilité réduite
Entrée libre et gratuite